Selon un document préparatoire du budget publié le dimanche 16 juillet par le ministère des Finances, cette diminution s’explique principalement par l’élimination progressive des mécanismes de protection tarifaire pour le gaz et l’énergie.
Selon un document préparatoire du budget publié par le ministère des Finances, les dépenses de l’État devraient reculer en 2024 pour la première fois depuis 2015, hors intérêts de la dette. Les crédits alloués aux différentes missions de l’État atteignent 356 milliards d’euros pour 2024, soit une diminution de 4,8 milliards d’euros par rapport à 2023. Cette baisse s’explique par la fin progressive des mécanismes de protection tarifaire pour le gaz et l’électricité.
Les dépenses du programme du « service public de l’énergie », qui comprend les boucliers énergétiques et l’indemnité exceptionnelle pour les carburants, passent de 21,7 milliards d’euros à 7,7 milliards d’euros, permettant ainsi une économie de 14 milliards. Le ministère de l’Économie voit également son plafond de dépenses diminuer de plus de trois milliards d’euros avec la cessation du guichet d’accompagnement pour les entreprises à forte consommation énergétique. Des économies sont également réalisées grâce à la baisse du chômage, ce qui réduit le recours aux contrats aidés par les entreprises, ainsi qu’à des réformes dans le domaine du logement, telles que la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro annoncées en juin.
Le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, déclare dans une interview accordée aux Échos : « Nous sommes à l’heure des choix. Le nôtre est clair : dépenser moins là où cela est possible, afin d’investir davantage là où cela est nécessaire. »
108,3 % du PIB
Le gouvernement s’est fixé pour objectif de réduire le lourd endettement de la France, qui la place parmi les mauvais élèves européens, à 108,3 % du Produit intérieur brut d’ici 2027 (contre 111,6 % fin 2022). Il vise également à ramener le déficit public en dessous de l’objectif européen de 3 % (4,7 % fin 2022).
Parmi les ministères bénéficiant d’une augmentation des crédits, l’Éducation nationale voit ses fonds passer à 64,2 milliards d’euros, soit une augmentation de 3,9 milliards d’euros. Le plafond prévisionnel alloué à la Défense est augmenté de 3,3 milliards d’euros pour atteindre 47,2 milliards d’euros. Selon le ministère des Finances, cette hausse des dépenses pour l’armée sera consacrée aux armements et à la revalorisation des salaires. Les missions liées au ministère de l’Intérieur et de la Justice bénéficient également d’une augmentation des ressources.
Par ailleurs, Bercy assure qu’un montant supplémentaire de 7 milliards d’euros sera consacré à la planification écologique. La mission « écologie, développement et mobilité durables » voit ses fonds augmenter de 2,3 milliards d’euros, avec des actions prévues pour la rénovation énergétique des logements, une mobilité plus propre et la reconduction du « fonds vert » axé sur les collectivités.